-Ouvre-moi, je t'en prie, je suis derrière ta porte.
-Tu es devant ma porte, c'est moi qui suis derrière.
-Ouvre-moi je t'en prie,
Une vague salée déferle sous ton seuil
Je ne sais pas nager !
-Seules mes larmes coulent, et toi tu flotteras.
-Ouvre je t'en supplie,
La flaque d'un sang rouge
Va en s'élargissant, bientôt elle m'atteindra.
-Le sang de ma maison la remplit jusqu'au toit.
Il peut couler partout, il peut bien se répandre
Sur le sol de la rue, tout ce sang coagule.
Noircit, se pétrifie.
Aucune éclaboussure ne salira tes pieds
Ni ton coeur, laisse-moi et passe ton chemin.
-Ouvre-moi, je t'en prie, je suis ta soeur aimée,
Je te consolerai.
-J'ai des milliers de soeurs : celles qui se lamentent
Ton enfant mangera ce soir une autre soupe
Avant de s'endormir
Et tu adouciras tes mains contre sa joue
Ce soir ma fille est morte
Va, passe ton chemin.
Myriam G.
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