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plumesdelarbre

Héritage

Dernière mise à jour : 7 août

Les rats verts, cabriolent dans ta tête, dents aigües dévorant tes tempes

Ils hurlent , ils se démènent et mènent leur assourdissante sarabande

Au son des échos véhéments qui percutent ton crâne et se déchaînent

Comment les faire taire ?

Silence ?

Tu " je me sens bien ce n'est que..." puis tu "ça va passer"

Armes dérisoires et vaines

Chaque jour :défi, défaite

De tes catacombes obscures monte

Le vagissement d'une autre ombre grimaçante encore

Oh les contes roses de ton avenir bâtis de chimères.

Effondrés de tout leur poids de pierre

Sur tes épaules nues! Tu chancelles

Et t'épuises à gravir leurs décombres.

Pierres tranchantes et glacées

Sur lesquelles

Ton sang gèle

Où tu crèves

De désespoir

De honte

De fatigue

De froid.

Que vont devenir tes enfants ?

Les membres ensevelis sous les décombres veulent vivre encore.

Leur gangrène grouille et se répand sur les graviers

En horde de cloportes douloureux qui gargouillent

Et puis...

J’ai attendu, grand-mère, que les blocs de pierres

Qui couvrent ta tombe

Se posent, s’affinent et reposent enfin.

Que le ciel soit plus léger.

J’ai attendu que les décombres

Oh, lentement !

Deviennent des gravats.

J’ai attendu, grand-mère, que les graviers


Ne coupent

Plus

Les pieds

A chacun de nos pas.

Et que le sang des miens ne se répande plus

Plus de blessures

Graves

Plus même d’égratignure.

J’ai attendu, grand-mère, la plaie qui se referme

Et la cicatrice qui

Oh, lentement !

S’efface.

Aujourd’hui, sur le sable,

Millions de parcelles

D’un lointain gravat pluriel et singulier, je marche.

Sur les grains dont le picotement tiède me grandit, je marche.

Et je te regarde avec douceur, ma grande mer.


Myriam G.

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